Vendredi 28 et samedi 29 novembre 2025 * 9h00-19h00 * Entrée Libre
Pensé comme une sorte de colloque atypique, où réfléchir n’est pas nécessairement soporifique, les Rencontres invitent des personnes prêtes à partager leurs passions, leurs questionnements, leurs colères voire leurs trouvailles, parce qu’il nous semble qu’il n’y a qu’à plusieurs, que nous arriverons à bricoler des horizons désirables pour des pratiques d’accueil et d’accompagnement dans le champ psy élargi. Ces personnes ont des parcours divers — premiers concerné.es, proches, professionnel.les du sanitaire ou du médico-social, chercheur.euses, artistes, etc., et des modes d’expression variée, c’est pourquoi les formes et les tons varieront aussi bien dans ces journées, entre conférences, performances, entretiens et témoignages. Un colloque vivant, quoi !

VENDREDI 28 NOVEMBRE 2025
MAISON FOLIE MOULINS 9H00-19H00

[KRUM] ça s’écrit en phonétique parce que ça ne veut rien dire, c’est juste un son. Il en va de même de la musique de [KRUM] elle n’a pas de texte, pas d’indication de jeu, elle n’a pas volonté à s’inscrire dans un style esthétique. Guitare, basse, batterie, trompette, samples, voix, un goût certain pour la répétition, pour les ambiances qui s’installent lentement, évoluent d’elles-mêmes.

La fête est-elle bonne pour la santé ? La fête crée-t-elle des emplois ? Que fait la fête ?
Lucie Garçon est critique & intervenante en arts (audio)visuels ; Olivier Derousseau est intermittent du spectacle, réalisateur et membre du collectif Encore Heureux, Stéphane Zygart est docteur en philosophie, enseignant à l’université de Lille et à Science Po Lille, membre de l’espace de réflexion éthique régional (ERER) des Hauts-de-France et également membre d’Encore heureux. ce sont aussi trois camarades de l’aventure En Marges !

Vin de Sprite est un duo formé de Donatien Toma Ndani Djemelas (voix, claviers) & Antoine Loyer (guitare, chant, pilotage). Un duo absolument incomparable et qui nous surprend à chaque occasion. Ils se sont rencontrés au Créham-bxl (centre d’art brut bruxellois à l’attention de personnes « en situation de handicap mental léger », mais très vite, ont volé de leurs ailes indépendantes. Vin de Sprite n’est pas un projet inclusif, c’est un groupe. Un duo, qui s’entoure parfois voire souvent d’ami.e.s. Toujours avec leur façon d’écrire et de composer dans l’urgence de l’idée qui vient, comme probablement vous le verrez ce vendredi.
« Nos chansons sont uniques dans le champ de la chanson francophone, tout à la fois ‘rabelaisiennes et bâtardes, littéraires par la porte du garage, éveillées dans les structures, drôlatiques, explosives »

Métallikwa, groupe baptisé par les participant·e·s au projet, est constitué de cinq personnes provenant de quatre structures médico sociale du GAPAS (Maison d’Accueil Spécialisée la Gerlotte, IME du Passage et de La Pépinière, Service de Soutien à l’Insertion ) et du dispositif « Culture sur Mesure » porté par l’Aéronef.
Onze séances de deux heures se déroulent de début avril à mi-juin 2024 dans la salle de musicothérapie de l’Institut Médico Éducatif la Pépinière à Loos. Véritable création d’un nouveau projet d’inclusion mené par David Bausseron, le groupe se produit dans le cadre du Festival ZIK’ n ROUL le 15 juin 2024 dans l’enceinte de L’IME la Pépinières. Depuis Metallikwa est prêt à sillonner les routes de France et de Navarre…
Véritable bigband de free rock, le groupe s’empare des guitares électriques, basse, batterie acoustique et électronique, home swinger, synthétiseurs, orgue sensoriel, poste bruitiste et des micros dans une créativité de l’immédiat.


Quand Joan Sidawy se présente, il dit (entre autre) : « J’aspire à devenir un ex-usager, à ne plus avoir affaire à la psychiatrie même s’il y aurait beaucoup à faire. J’aurais aimé devenir usager-chercheur ou plutôt ex-usager chercheur.
J’aspire à donner la parole à ceux qui veulent la prendre, à créer un média alternatif, une radio-folie ou alors organiser des cafés-folie au cœur de la cité.
J’aspire à être aimé, à faire sourire les gens et à pouvoir changer le cours du monde. J’aspire à être un bon révolutionnaire ! » il ajoute « Mon métier consiste à bâtir, imaginer des espaces de vie, créer des atmosphères où on se sent bien et où on prend plaisir à se rencontrer. J’aime découvrir à chaque fois de nouveaux lieux de projets, les explorer et imaginer des solutions concrètes« .
À voir l’énergie qu’il a déployer pour faire vivre le formidable blog « COMME DES FOUS« , on sait déjà combien il est à la hauteur de ses exigences !
Depuis la fin 2024, Joan soutient avec la même énergie l’émergence de la MAD PRIDE 2025, à Paris et dans plusieurs villes de France. Elle aura (eu) lieu le 11 OCTOBRE 2025. Ce sera l’occasion de revenir sur cet événement majeur, sur les grands enjeux de l’autodétermination, et sur les horizons désirables dans le champ psy !

Après des années à naviguer — tant bien que mal — dans les eaux sombres d’une enfance amère, à l’âge où la pulsion déborde et où tout bascule, Andreï s’est rattrapé in extremis à la branche de la musique pour ne pas perdre totalement pied. Et si, pour se remettre en route, Andreï a pris Kurt Cobain pour guide, c’est que ce dernier n’était pas sans savoir combien fragile est le sentiment de la vie. Dès lors, la rage, la colère et l’angoisse ont trouvé leur espace d’expression, jusqu’à faire de la scène, un des rares terrain de jeux et de joie. Andreï jouera quelques morceaux, et nous discuterons avec lui de l’importance de la musique pour lui.
« je dois par obligation de vivre, exprimer ma douleur en musique, par celui qui tout les jours me hante et me fais souffrir : moi, Andrei Lamy »

Née en 2008, Psylence Radio est un collectif de personnes qui ont un lien fort avec la question de la folie, et qui partent du principe que la psychiatrie est l’affaire de toustes.
Psylence… Silence, de la société sur la maladie mentale. Tabou que l’on aborde dans nos émissions via des témoignages et des débats, en revendiquant nos positionnements en tant que personnes qui « sont passées par là », avec autant de légitimité que celle des acteurs professionnels du monde de la santé mentale.
Nous pensons que le vécu de cette expérience du trouble peut se transformer en une aventure riche de sens et s’alléger, voire se libérer, par la prise de parole publique. Déstigmatiser et dédramatiser la folie, interroger ses représentations, en pointer les a priori et déhiérarchiser les savoirs. Nous proposons aussi d’autres perspectives en nous faisant l’écho d’initiatives qui vont vers une plus grande humanisation des soins
Psylence Radio est une émission soutenue par Radio Panik et l’Autre « lieu » R.A.P.A.

Babouillec, c’est le nom d’autrice que s’est donné Hélène Nicolas, née en 1985, quand, une vingtaine d’années plus tard, elle acquiert l’écriture à partir d’un alphabet bricolé par sa mère, Véronique Truffert. Hélène est diagnostiquée autiste sévère très tôt, elle est non-oralisante, ce qui l’a longtemps maintenu à l’écart du monde. Sa mère pourtant, partenaire fidèle et infaillible, soutiendra toujours les émergences perçues, ne croira jamais à ce que d’autres disaient « déficience ». Depuis plus de 15 ans, Babouillec, écrit, publie, est lue et est jouée dans des cercles de plus en plus large. Autrice d’ouvrages désormais incontournables comme « algorithme éponyme », « Rouge de soi », et « voyage au centre d’un cerveau d’autiste », elle a également publié un livret d’opéra « le métronome de nos errances », et ses écrits ont été mis en scène par Pierre Meunier, Arnaud Stephan, ou dernièrement Léna Paugam.
Cette invitation à Trouble Fête est la suite d’un compagnonnage avec l’équipe de La Belle Brute, des rencontres publiques à rennes avec Olivier Brisson, du Métingue #2, la semaine de workshop brut sur l’Ile De Batz en mai 2025 et des croisements réguliers aux Rencontres du Papotin auxquelles Hélène participe activement.

SAMEDI 29 NOVEMBRE 2025
MAISON FOLIE MOULINS 9H30-16H00

Jean-Luc le Ténia est l’auteur de plus de 2000 chansons, produites dans l’urgence, minimalistes et mélancoliques. Il est devenu une véritable légende de son vivant au Mans. Considéré comme le Daniel Johnston français, le chanteur a fait de ses relations complexes avec les autres et particulièrement avec les femmes et de sa souffrance psychique profonde, des chansons que beaucoup chantent encore. Il s’est donné la mort le 3 mai 2011.
Hervé Guillemain, que nous connaissions comme historien de la folie, a découvert l’oeuvre gigantesque du Manceaux et s’en est épris follement au point d’en faire un film en quelques mois, avec sûrement la même urgence que celle du Ténia a produire ses formes. Il en ressort un superbe portrait d’un homme, d’une ville, d’une époque, et d’une manière de tenir vivant, autant que faire se peut, par la création d’objet partageable comme des chansons et des dessins.
https://www.sunburnsout.com/jean-luc-le-tenia-par-herve-guillemain-part-2/#lire

Au détour des errances sur internet, nous sommes tombés sur un calendrier de l’avant tout à fait singulier… Une vidéo YouTube de 37min58 où une jeune femme chante dans sa chambre ou son salon, en s’accompagnant de son ukulélé ou de sa toute petite guitare, tous les jours de décembre 2023, une chanson de Jean-Luc Le Ténia.
Quel étrange et franc plaisir d’entendre ces chansons qui sont pourtant si attachées à leur auteur et les découvrir tout autrement ! Il était donc absolument évident qu’il fallait inviter Gally Gatorr à faire entendre Le Ténia aux Nouvelles Rencontres dans sa version habitée autrement.
la vidéo en question : https://youtu.be/dTnP5mSba_c?si=w4TqVrABZiviFH8l

Fanny Meriaux est pair-aidante itinérante en santé mentale. Depuis quelques années, sur Lille, elle collabore avec le CCOMS, est cofondatrice avec Justine Berg du CCSE : « Conseil des consultants en savoirs Expérentiels », est membre du collectif C’osons filles citoyennes de la rue et est fil rouge et membre du copilotage du CoFoR des Hauts de France.
Si nous avons voulu cette discussion, c’est que Fanny a passé trois ans à sillonner la métropole pour se faire une idée concrète de ce que peut/doit être l’approche basée sur le Rétablissement, en santé mentale. Fanny n’est pas dupe des enjeux, mais elle est surtout assurée que l’horizon des pratiques d’accueil et d’accompagnement des personnes vivant avec des troubles ou des atypicités psychiques ne sera désirable qu’à condition d’être construit « par et pour nous« .

Qui connaît Alexis Forestier sait qu’il est bien difficile d’en faire sa présentation. Disons que c’est un « chercheur », au sens propre. Un chercheur insatiable de nouvelles formes. Fondateur du groupe expérimental Les Endimanchés en 1985, il croise déjà musique populaire et bruitisme industriel. Le groupe devient compagnie théâtrale. Hybridant poésie, musique et installation plastique, les spectacles de la compagnie ne cessent de défricher de nouveaux terrains. Et comme la recherche ne s’arrête pas au seul champ de la scène, Alexis Forestier explore d’autres espaces, rencontrent d’autres publics, s’évade toujours ailleurs pour maintenir vivant son questionnement. Il débarque à La Clinique de La Borde en tant que stagiaire, y reste de longues années puis y monte l’Opéra de quat’sous avec les patients et les soignants. Il y côtoiera longuement Jean Oury avec lequel une échange s’établit. Il rencontre plus tard André Robillard, figure célèbre et toujours vivante de l’art brut. ce compagnonnage donnera naissance à plusieurs spectacles et concerts. Et puis, dans un registre différent, mais toujours cohérent, Alexis Forestier participe à la création de la Quincaillerie, lieu de vie, d’accueil et d’expérimentation situé dans un ancien moulin à Venarey-les-Laumes en Bourgogne. C’est autour de cet entrelacement permanent et nécessaire, entre ratiques de création, pratiques de recherche, pratiques d’accueil et d’accompagnement que nous questionnerons Alexis sur son parcours.
GARE SAINT-SAUVEUR 16H30-19H00



LE PAPOTIN
LE PAPOTIN est un journal, né il y a 33 ans à l’hôpital de jour d’Antony, un centre qui accueille des adolescents autistes âgés de 15 à 25 ans. Aujourd’hui le comité de rédaction s’est élargi à une douzaine d’autres centres sanitaires et médico-sociaux d’Ile de France, et il est composé d’une quarantaine de membres âgés de 14 à 50 ans. Depuis quelques années, ils proposent une version télévisée de leurs interviews, Les désormais célèbres Rencontres Du Papotin, une fois par mois, sur France 2. Depuis 2019, Le Papotin participe aux Rencontres de pratiques Brutes aux côtés de la Belle Brute et de Sonic Protest. Ils y ont interviewé Miss Ming, Frédéric Le Junter, Xavier Boussiron, Pascal Comelade et Jackie Berroyer. Cette année, ils nous rejoignent pour la première édition de Trouble Fête, accueillant cette fois, Pacôme Thiellement.
PACÔME THIELLEMENT
Né en 1975 d’un père français et d’une mère égyptienne, Pacôme Thiellement est journaliste, écrivain, essayiste et réalisateur. Pacôme Thiellement est une exception dans le paysage culturel et intellectuel mondial. Aussi érudit sur Frank Zappa, David Lynch, la pensée gnostique ou le cinéma expérimental, l’homme à l’intelligence contagieuse pense toujours en dehors des clous. Enthousiaste précoce, il crée un premier fanzine à 13 ans, nommé Réciproquement, auquel participèrent, entre autres, J.C. Menu, Killoffer, Got, Captain Cavern, Olivia Clavel, Pyon, Placid, Muzo et Mattt Konture. A 17 ans, alors que le fanzine est récompensé du prix Alphart d’Angoulême, Thiellement fonde le collectif et la revue Spectre, aux côtés notamment de Thomas Betray avec lequel il entamera une série de 52 films expérimentaux regroupés sous le titre Le Dispositif. Insatiable voyageur, Pacôme Thiellement pratique l’art du décalage, commentant avec le sérieux des exégètes les produits de la pop culture. Des Beatles à Zappa, de Lynch à Rivette, du Paris obscur aux méandres d’internet, il passe de monde en monde et paraît avoir fait vœu de s’intéresser à tout.

9-8-7-6-5-4-3-2-1-… Une machine-sculpture audio-visuelle non-identifiée décollera devant vos yeux ébahis et vos oreilles pointues. Construite de toutes pièces pendant la semaine des ateliers singuliers Trouble-Fête par Olivier Nourrisson et le Service d’Accueil de Jour Les Trois Rivières (Stains – 93) : « attachez-vous bien les cheveux, manger des pâtes et de la salade, préparez l’oxygène et partagez avec nous cette expérience costonautique photoristique futurologue.»
